
Un petit historique
Toute petite déjà, lorsqu’on me demandait ce que je ferai plus tard, je répondais « marchande, bijoutière, « fabricante », » mais surtout j’avais pour phrase fétiche : “Dans la vie chacun fait qu’à c’qu’il veut”.
Cette phrase est d’ailleurs restée dans la famille un peu comme une signature. Cela a donc été une évidence des années plus tard, lorsque j’ai ouvert ma deuxième boutique de l’appeler « Elle n’en Fée qu’à sa Tête ». Cela résume assez et l’état d’esprit et le personnage.
La tête allait bien avec les chapeaux que je créais selon mes envies.
Et pourquoi la fée ? Simplement pour mettre un peu de magie dans notre vie et notre façon de faire les choses.
D’ailleurs, un jour une petite fille qui accompagnait sa maman m’a bien confirmé que j’avais raison.
Elle était assise dans la boutique, regardait partout et murmurait.
« Lou, que dis-tu ? » demanda sa maman.
« Je disais que quand je serai grande, je serai comme la dame, je serai une fée ».
Cela fait 20 ans de « maison » et l’enchantement est toujours pour moi le même.

Ma façon de travailler
Je monte deux collections par an ou dirons nous plutôt trois. Une collection hiver, une été et une collection cérémonie. Je fabrique uniquement pour les dames, non pas que la fabrication pour les messieurs ne m’intéresse pas mais elle me paraît plus classique et moins colorée. J’ai donc opté pour ce choix et me suis entourée pour la collection hommes de plusieurs maisons qui représentent assez bien mon univers, que ce soit par la fantaisie, l’histoire et la passion de l’entreprise, ou par les rencontres avec les personnes qui sont dans les ateliers.
L’atelier, cet endroit où la page blanche est remise en place chaque matin, chaque saison. On efface et on recommence, on se remet à l’ouvrage.
Je dis on efface car je ne prend jamais en photos mes collections.
Quand elles sont passées, c’est une nouvelle histoire qui doit être écrite.
Malheureusement les années passent et mes mains s’usent un peu plus vite que mon imagination. Il faut donc que je les ménage pour la fabrication.
C’est pour cette raison qu’aujourd’hui pour la collection femmes, il y a aussi une partie qui n’est plus de ma production mais elle reste le reflet de ce que j’aurai pu fabriquer si mes articulations me laissaient un peu tranquille. Je garde par contre une grande partie de la cérémonie car c’est la plus fantaisie et extravagante. Même si je « forme » moins mes chapeaux et coiffes, j’en garde le contrôle et l’accessoirisation.

Les drôles de Dames
Avec Annie, nous travaillons ensemble depuis deux ans mais nous connaissons depuis de nombreuses années. Annie a eu une boutique très connue sur Caen qu’elle a cédé puis la vie professionnelle nous a rapprochée et aujourd’hui le binôme est devenu une évidence, comme s’il avait toujours existé.
Nous sommes différentes et si complémentaires. Deux tempéraments différents, deux caractères, deux physiques différents mais une même passion.
L’amour de notre métier, des gens, l’envie d’entreprendre, d’innover, de créer et d’étonner.

